La fête du sacrifice, le 21 août

Le 21 août 2018, la communauté musulmane fête le souvenir de l’Aïd Al-Adha’, la fête du sacrifice comme partout dans le monde. Il s’agit d’une fête de la joie, de la réconciliation et d’une attention plus particulière pour les pauvres de notre société. A l’occasion de cette fête, des moutons ou des bovins sont généralement sacrifiés rituellement en guise de sacrifice. A Bruxelles il n’y a qu’un seul abattoir, ici à Anderlecht, où est organisé l’abattage rituel, uniquement pour les professionnels. Les particuliers ne peuvent donc pas y venir faire sacrifier leur mouton ou leur bœuf à l’occasion de la fête du sacrifice. La capacité d’abattage des installations est utilisée au maximum des possibilités. Contrairement aux Régions wallonne et flamande, un consensus n’a pas encore été trouvé au sujet de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement. Nous nous posons de sérieuses questions quant aux conséquences d’une telle interdiction. Lisez à ce sujet …

Pour la Région flamande, l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2019. Pour la Région Wallonne, cette interdiction sera déjà en vigueur à partir du 1er septembre 2018. A Bruxelles, le sujet est politiquement très sensible et la décision est repoussée pour après la nouvelle législature. En tant qu’unique abattoir de la Région bruxelloise, nous nous posons de sérieuses questions quant à la mise en application d’une telle interdiction au niveau local. Cette interdiction aura une incidence très significative puisque 30 à 40% des abattages de bovins et de moutons se font de manière rituelle. Il faut savoir qu’en Région bruxelloise, une proportion très significative des activités de notre abattoir est destinée à la communauté musulmane et de la métropole située autour de Bruxelles. Il ne faut pas oublier également les abattages rituels qui ont lieu pour la communauté juive.

Quelles seront les conséquences de l’interdiction d’abattage rituel ?

La réponse est simple: étant donné que l’interdiction d’abattage rituel n’est pas à l’ordre du jour dans les pays limitrophes comme la France, la situation va dégénérer de manière dramatique, et donc également pour les animaux concernés de notre pays. En Belgique, ils vont devoir être rassemblés pour être transportés vers l’étranger. Pour permettre un tel transport les animaux devront d’abord être transportés à partir de l’exploitation de l’éleveur pour aller vers un centre de rassemblement qui dispose des autorisations nécessaires pour un transport vers l’étranger. Ensuite un voyage long et pénible vers la France, ou pire encore, vers la Pologne ou la Roumanie, d’où nos clients reçoivent déjà la proposition de venir faire abattre leurs animaux chez eux ! Tout ceci implique une série de manipulations qui mettent en péril le bien-être animal. Ensuite, les animaux abattus rituellement, sans étourdissement seront réimportés en Belgique, proprement emballé avec le cachet Halal. Soit, l'hypocrisie dans toute sa splendeur… Il n’y a là aucun progrès en matière de bien-être animal. Pas plus en matière de mobilité ou de durabilité. Tous les beaux principes de la chaine courte en matière d’approvisionnement sont ainsi bafoués. C’est assez inouï ! Sans compter toutes les conséquences que devront subir les professionnels du secteur de l’élevage et de la viande en Belgique. Cette concurrence déloyale va couter de nombreux emplois en Belgique. Nous ne sommes pas opposés une approche qui tient compte du bien-être animal en relation avec les installations d’abattage, mais il faut appliquer des règles communes à tous les pays européens. L’Europe doit être en mesure d’interdire l’importation qui résulterait de l’application de telles règles.

En attendant, continuons l’abattage rituel pour les populations locales comme c’est le cas aux Pays-Bas et en Allemagne !

Dans l’hebdomadaire Bruzz.be est paru le 02/08 un article au sujet de la fête du sacrifice et des prises de décisions politiques à ce sujet à Bruxelles. Cliquez ici si vous souhaitez lire cet article.